DE LACLÈDE Pierre Armand

12 novembre 1769

colonel de dragons

Jean Laclède

maitre particulier des eaux et forêts

Cécile Bourbon

Laclède Pierre Armand, né à Pau le 12 novembre 1769, fils de Jean Laclède, maitre particulier des eaux et forêts, et de Cécile Bourbon.
Elu capitaine d'une compagnie franche le 19 mai 1792, il combat à l'armée des Pyrénées occidentales en 1793. est blessé par un eclat d'obus à la jambe gauche le 12 fevrier 1794; il continue à servir à l'armée des Pyrnées occidentales lorsqu'il devient capitaine de grenadiers au 5e bataillon de volontaires des Basses-Pyrénées le 12 février 1795 et aide de camp du général Marbot le 1 mai 1795. il accompagne ce dernier au cours de ses divers commandements aux armées de l'Ouest, des côtes de l'océan, de Rhin et Moselle et dans la 8e division militaire. Capitaine à la suite du 18e regiment de dragons le 17 mars 1797, il est employé aux armées du Rhin et d'Angleterre de 1797 à 1799 comme adjoint à l'adjudant-général Lamarque le 19 juillet 1797 puis dans la 11e division militaire comme adjoint à l'adjudant général Verger-Desbarreaux 30 avril 1799. Il rejoint l'armée du Rhin comme adjoint aux adjudants generaux le 12 mars 1800, reçoit un coup de sabre à la tête à la bataille de Moesskiich le 5 mai 1800 et est nommé chef d'escadron à titre provisoire par le général en chef de l'armée du Rhin le 18 juin 1800. Confirmé dans ce grade à la date de sa nomination provisoire le 2 janvier 1801. il est affecté au 13e régiment de dragons le 8 février 1801 puis au 1er régiment de dragons le 19 février 1803 prenant part à la campagne de la Grande Armée en 1805 et recevant un coup de pointe à la main dans une charge en Bohême. Major du 2e regiment de dragons le 14 mars 1806, il est appelé à commander le 6e regiment provisoire de dragons à l'armée d'Espagne le 26 avril 1808. S'étant particulièrement distingué au siège de Saragosse, notamment au cours de l'attaque du 23 juillet 1808, il est promu colonel de cavalerie le 1er août 1808 à l'âge de 38 ans et après 16 ans de service.
Tué à Saragosse le 5 août 1808.
Décoration, chevalier de la Légion d'Honneur le 14 juin 1804

Ce qu'en dit le Lieutenant Schmuckel, la bataille de Lescun, réed. Monhélios, 2004

p.85-86
"N. de Laclède est né à Bedous en 1773. Plusieurs de ses ancêtres furent syndics de la vallée et son père, Jean de Laclède, maître particulier des eaux et forêts, fut conseiller du Roi en 1789; c'est lui qui a créé la forêt du Bastard (bois de Pau) et qui entreprit les travaux de dessèchement du Pont-Long.
Le jeune Laclède n'avait que 19 ans au moment où s'organisèrent les compagnies franches de la montagne, qui formèrent plus tard le 5e bataillon des Basses-Pyrénées. A cette époque il avait déjà renoncé à la particule qu'il ne porta plus jamais.
D'une famille très connue et très considérée dans le pays, le jeune volontaire avait reçu une instruction assez soignée pour l'époque; de plus, son intelligence, sa belle taille et son enthousiasme en avaient, dès l'organisation des gardes nationales, imposé à ses compatriotes de Bedous, qui le nommèrent leur chef.
Après l'affaire de Lescun et la campagne de 1795 en Espagne, Laclède passa à l'armée d'Italie servit dans une demi-brigade basco-béarnaise.
Pendant un séjour qu'il fit à Marseille à la fin de la campagne de 1796-1797, il faillit épouser une sœur de Bonaparte.
C'est peut-être sous l'influence de la rupture de ces négociations matrimoniales, qu'il passa à l'armée du Rhin. Toujours est-il que pendant la campagne de Moreau en Allemagne (1800), nous le retrouvons chef d'escadrons au 1er régiment de dragons.
Au moment de la disgrâce du général, l'avancement du jeune chef d'escadrons se ressentit de l'admiration qu'il professait pour ce grand homme de guerre, à la personne duquel il avait été très attaché, cette admiration eût certainement cessé complètement si Laclède n'était mort avant la trahison du général. Quoi qu'il en soit, le commandant parvint à triompher des préventions qui pesaient sur lui. Il fit de nouveau campagne en Allemagne et, en 1808 nous le retrouvons colonel du 6e dragons sous les murs de Saragosse.
C'est pendant le deuxième siège de la ville qu'il trouva une mort glorieuse.
Il commandait une colonne chargée de prendre le grand pont de l'Ebre, au nord de la ville, pont par lequel s'échappaient de nombreux espagnols. Il se trompa de chemin et s'engagea dans une rue sans issue près de la calle dom Gil, qui conduit au port.
C'est dans cette impasse qu'il tomba de cheval, assommé à coups de pierres et de grosses briques, que des femmes lui jetaient du haut des toits en terrasse. Dégagé par ses hommes, Laclède fut transporté dans une maison qui servait d'ambulance.
Le maréchal Lannes, prévenu aussitôt, et bien que sachant qu'il n'y avait plus aucun espoir de sauver son vaillant lieutenant, fit porter sur son lit de mort les insignes de général : et c'est avec ce titre qu'il fut enterré (décembre 1808) .
Il avait 35 ans
Pour honorer le nom de cette famille qui rendit de si grands services au Béarn et à la Patrie, les villes de Pau et Bedous ont toute deux donné le nom de Laclède à une de leurs rues."

La bataille de Lescun (septembre 1794)

p.34-35. La garde nationale de la vallée est formée à partir du 20 janvier 1793, date de la première réunion d'élection de ces chefs. "Laclède de Bedous… et Minvielle, d'Accous,

p.42. "La 1er compagnie (Laclède) occupait Bedous"

p. 46 "A la même heure (8 heures du matin le 7 septembre 1794) le capitaine Laclède, de Bedous, se rendant à l'exercice avec sa compagnie(1er compagnie), entendit le bruit lointain des détonations, répercutées par les échos de la montagne. Sans perdre une minute il fait chercher des munitions et prévenir à Accous la compagnie Minvielle qui allait partir pour la manœuvre."

p.49."Laclède , qui a laissé sa compagnie aux ordres de son lieutenant Sallenave pendant qu'elle recevait ses munitions, l'a précédée d'une demi-heure à Lescun et lui, qui allait recevoir le baptême du feu, apprécie la situation d'un coup d'œil."


p.49 Vers 10 heures du matin, les compagnies Minvielle d'Accous et Laclède surgissent sur le champs de bataille et se déploient."Laclède est arrivé par le chemin de la rive gauche, Minvielle, un peu en arrière, par celui de la rive droite. Eux aussi ont eu de la peine à gravir les deux sentiers de chèvres où tout le monde doit marcher en la file indienne. Des paysans leur avaient déjà annoncé la prise et le pillage de Lescun par l'ennemi, mais cette nouvelle n'avait fait que redoubler leur ardeur et leur désir de se mesurer avec lui."

p.50. "La 1er compagnie électrisée par son chef franchit le gave sur quelques madriers à l'extrémité de la ligne espagnole et enlève la rive droite à la baïonnette aux cris de 3Vive la France".

p. 50. les deux compagnies, Minvielle et Laclède sont réunis. Elles prennent de flanc les troupes aragonnaises. "Laclède, qui a pris le commandement des deux compagnies, fait battre la charge et pour la deuxième fois enfonce l'ennemi à la baionnette". Nouvel arrêt des espagnols qui se reforment et refoulent les deux compagnies.

p.52. A 13 heures, "les compagnies Minvielle et Laclède enlevaient par une troisième charge à la baionnette et après une lutte acharnée, un petit mouvement de terrain situé au nord-est de Langlade".

p.57. Laclède, Minvielle d'Accous et Castaing poursuivent l'ennemi et le chargent plusieurs fois.

p.58. "Comme Ney et Richepause devaient le faire six ans plus tard à Hohenlinden, Guipouy, Laclède et Pélissié s'embrassèrent au col de Pau; puis sans perdre de temps continuèrent la poursuite".

p. 67. "Parmi les prisonniers se trouvait beaucoup de gardes wallons et leur chef blessé, le baron prussien Hoortz. Laclède qui l'avait fait prisonnier de sa main à l'attaque du moulin où il avait, quoiqu'étourdi seulement, été laissé pour mort, Laclède, dis-je, arriva fort à-propos pour l'arracher aux mains des Lescunois qui allaient lui faire un mauvais parti. Après que sur son ordre, Sarraillé eût pansé le colonel, il le fit fouiller; on trouva sur lui un état de renseignements donnant la composition et l'effectif de la division aragonaise. Cet officier , "de haute et belle stature, d'une figure et d'une éducation très distinguée" s'était bravement comporté.
Laclède lui rendit son sabre, "arme d'honneur" à laquelle il paraissait tenir beaucoup; le lendemain, il l'envoya à Bedous avec une escorte sans armes : le colonel de Hoortz parut très sensible aux sentiments généreux et chevaleresques de son vainqueur".

Dictionnaire des colonels de Napoléon, Lieutenant Schmuckel, la bataille de Lescun, réed. Monhélios, 2004