de Michel Grosclaude.
Maria Blanga (1765-1849), Auròsts, Era darrèra deras aurostèras dera vath d'Aspa. Textes présentés et annotés par Michel Grosclaude. Collection Classiques gascons, n° 5. Orthez, Ed. Per Noste, La Civada, 2004, 63 p.
Point n'est besoin, en Aspe, de présenter Marie-Blanque, aurostaira ("pleureuse" ou "vocifératrice") fameuse qui mourut à 84 ans dans son village natal d'Osse, en 1849, après avoir composé nombre de chants funèbres. Si nombre d'auteurs ont déjà parlé de Marie-Blanque et transcrit certains de ses auròsts – soit une dizaine de textes ou de fragments, parvenus jusqu'à nous –, Michel Grosclaude a pris le parti de confronter ces diverses sources pour en donner l'édition définitive. Mais, au-delà, il s'interroge : "Marie-Blanque est-elle un phénomène isolé ou bien s'intègre-t-elle à une tradition culturelle plus vaste ?". A côté du "phénomène" aspois, M. Grosclaude fait le point sur les témoignages concernant d'autres aurostairas. Or, selon lui, les informations sont bien trop éparses et , parfois, peu dignes de foi, pour qu'il soit possible de rattacher Marie-Blanque à une pratique généralisée, tant en vallée d'Aspe qu'à l'échelle pyrénéenne. Concluant qu'elle "la seule dont la renommée ait subsisté", il fait ensuite part d'un "soupçon" en établissant un rapprochement entre une Marie-Blanque peut-être mise en exergue par les érudits béarnais face à la Colomba de Mérimée. Il ne s'agit cependant pas pour M. Grosclaude de nier l'existence de l'auròst mais plutôt de mettre en évidence combien le cas de Marie-Blanque est isolé par son aspect théâtral quand d'éventuelles autres pleureuses devaient se contenter de lamentations, exclamations et apostrophes, "sans aucune composition". Sur ce point, le dossier reste ouvert et appelle de plus amples recherches.