de Lacanette-Pommel (Christine)
L'abrogation de tous les droits coutumiers, pendant la période révolutionnaire et le début du 1er Empire (1789-1805), aurait suscité une forte opposition en Béarn. L'ouvrage de Christine Lacanette-Pommel vient tempérer cette idée reçue... De 1790 à 1804, lois, décrets et Code Civil vont abroger toutes les dispositions que le For de Béarn avait consacrées. En reconnaissant d'abord le droit des cadets dans la succession, puis l'égalité entre tous les enfants, ces lois et décrets rendent obligatoire ce qui n'était qu'une possibilité, la primauté étant jusqu'alors donnée à la conservation de l'unicité de la maison à travers l'avantage donné à l'aîné (ou à l'aînée d'ailleurs). Dans sa thèse, Mme Lacanette-Pommel a étudié avec attention les actes passés dans plusieurs études notariales (Pourilhon père et fils, à Sarrance, Lassalle, à Osse-en-Aspe) pendant cette période agitée et au-delà. Il en ressort clairement que si l'acte de mariage de l'aîné constituait, avant ces changements législatifs, l'élément déterminant dans la transmission du patrimoine, testaments et donations vont s'y substituer progressivement. Avec quelques procès à la clé. Plutôt que d'opposition, il convient donc de parler d'adaptation des Béarnais à une situation juridique nouvelle née de la Révolution française.
(J.L. Palacio)